« En juillet 2007 une annonce de la SPA, parue dans le Populaire du Centre, évoque le cas d’un épagneul breton âgé de 10 ans, recueilli suite au décès de son maître. Une épagneule breton, mes parents en ont eu une quand j’étais petite, Nicki, et en souvenir d’elle je me rends un samedi à la SPA voir le chien proposé à l’adoption. On me dit que des personnes sont déjà venues et ont mis une option sur lui. Une bénévole, entendant ces propos, me demande si je suis intéressée par les épagneuls bretons et je réponds que non, pas particulièrement. Elle me parle malgré tout d’une petite chienne, à la SPA depuis un mois et non-voyante. Quand elle me présente la chienne toute tremblante dans ses bras,  c’est oui tout de suite : la chienne est très fine, une très belle tête, sans doute n’est-elle pas de pure race épagneul breton, peut-être y a-t-il du King Charles ou autre.  Elle est jeune, apparemment 8 mois.

Je dois partir en vacances la semaine suivante et Bonnie apprécie de quitter son enclos SPA pour l’île de Ré. Puis retour à la maison où vivent trois chats et je constate que la chienne s’agite en leur présence, bref il faut faire un espace chats et un espace chien... La cohabitation s’annonçant difficile, je contacte la SPA en expliquant la situation. La personne me répond que la chienne aurait dû être testée avec des chats avant l’adoption et que je n’ai qu’à la ramener. Je me sens soulagée puis triste, j’ai les larmes aux yeux et bien sûr Bonnie n’est jamais revenue à la SPA !

Concernant son handicap, Bonnie a reçu, peu après son adoption, un traitement pendant un mois pour son œil droit,  sans doute ne voit-elle plus du tout, sans doute est-ce génétique... Mais elle vit parfaitement avec ce handicap (j’oublie d’ailleurs qu’elle ne voit pas), elle se promène dans le pré sans aucun problème, s’adapte très facilement à d’autres environnements : les chiens ont la chance d’avoir un flair exceptionnel. Bonnie me suit partout, à l’hôtel, en vacances, adore les trajets en voiture (elle est très sage).

Les chats ? Elle s’est très bien habituée à leur présence et ne leur fait absolument aucun mal, cherche plutôt à jouer avec eux. Depuis un mois un nouveau compagnon (bouvier bernois adulte) est arrivé à la maison et elle l’a très bien accepté. Mais attention ! C’est elle la commandante ! Des regrets de l’avoir adoptée il y a six ans ? Que du bonheur de la voir heureuse, toujours contente, au point que je suis devenue moins « chat » et plus « chien ». Un seul et unique regret : ne pas savoir ce qu’a été sa vie auparavant même si l’on devine des choses (elle adore les enfants), si elle s’est perdue ou si elle a été abandonnée (à cause de son handicap?)
Comme le dit sa vétérinaire : «  plein d’humains non-voyants ont fait de grandes choses ! »

Anne